Collectif National pour un Front Syndical de Classe Comme en Guadeloupe ou à l’Université : UNITE A LA BASE ET POUR L’ACTION

Publié le par le citoyen

Nous portons à la connaissance des lecteurs de notre site la déclaration du Collectif National pour un Front Syndical de Classe.

 

Collectif National pour un Front Syndical de Classe

mis en place par les initiateurs CGT et FSU de la « lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux »

(http://tous-ensemble.dyndns.org collectif.syndical.classe@laposte.net

 

Les personnels de l’Université et de la Recherche, rejoints par les étudiants, sont dans l’action depuis 9 semaines contre les projets Darcos-Pécresse de casse de l’enseignement supérieur. Ils ont encore massivement manifesté le 2 avril et appellent à de nouvelles manifestations dans les jours qui viennent. 

Cette lutte, d’une durée sans précédent dans le monde universitaire (y compris en 1968), est exemplaire à plus d’un titre :

- Elle est exemplaire par la résistance qu’elle offre aux projets de casse des services publics au service du grand capital qu’imposent le gouvernement, le MEDEF et l’Union Européenne. La réforme actuelle des universités n’est en effet, après les réformes LMD et LRU, que la poursuite du processus de Bologne (1999) et de la stratégie de Lisbonne (2000) qui, sous la direction de la Commission de Bruxelles, visent à adapter l’enseignement « à la concurrence libre et non faussée » et aux besoins de grandes entreprises en main d’œuvre docile, à privatiser les activités les plus rentables et à casser les statuts des personnels, tout en faisant exploser les droits d’inscription universitaires. 

- Elle est exemplaire aussi dans les obstacles qu’elle rencontre. Ce sont d’abord les syndicats les plus prompts à collaborer avec le gouvernement et le patronat (CFDT…) qui ont essayé de casser la mobilisation en faisant passer les reculs tactiques du gouvernement pour de grandes victoires. C’est ensuite la direction nationale de la FSU qui fait son possible pour retarder la jonction avec le reste du monde enseignant en refusant de reprendre à son compte les revendications unifiantes des personnels et du propre syndicat FSU du supérieur. Ce sont enfin les états-majors confédéraux qui misent avec le gouvernement sur le pourrissement en retardant au maximum la convergence des luttes et en isolant les nombreuses luttes sectorielles, alors même que la fédération CGT de l’Education alertait récemment B. Thibault en ces termes : « La construction du rapport de force interprofessionnel permet, à l’inverse, de maintenir la mobilisation et renforce en même temps l’idée que « l’on peut gagner tous ensemble ». Dans ce cas, suite au 19 mars, les confédérations ne peuvent renvoyer au 1er mai la prochaine étape interprofessionnelle de luttes. »

- Elle est exemplaire enfin par sa détermination, ainsi que par la façon dont elle est menée : rôle des syndicats locaux et des AG de grévistes, défense des revendications réelles de la base, mise en place d’une Coordination Nationale des Universités associée aux syndicats majoritaires sur des positions de lutte.

Alors que les états-majors syndicaux réunis au sein de la Confédération Européenne des Syndicats (qui, au passage, soutient le processus de Bologne et la stratégie de Lisbonne) démontrent jour après jour leur refus de construire « le tous ensemble en même temps » tant en terme de calendrier que de plate-forme revendicative, la lutte des universités illustre, après la Guadeloupe, que la force d’une mobilisation s’appuie toujours sur la construction d’une UNITE A LA BASE ET POUR L’ACTION et jamais sur une unité au sommet pour laisser la main à ceux qui détruisent les acquis populaires.

Face à Sarkozy, au Medef, à l’UE, face à leur crise dont ils se servent pour casser toujours plus les salaires, les emplois et les acquis sociaux, face au pouvoir des grands actionnaires qui entendent poursuivre leur politique du profit maximum et qui n’offrent à la population que la régression sociale sans limite tandis qu’ils s’offrent chaque jour dividendes faramineux et autres retraites dorées, c’est en poussant par en-bas et en unifiant de manière durable les luttes à la base que les travailleurs pourront construire le rapport de force à la hauteur de la situation, comme en 1936, en 1945 ou en 1968.

En suivant l’exemple de la Guadeloupe et de l’Université et en renouant avec le syndicalisme de classe et de masse qui fit la grande CGT et les acquis des travailleurs de France, salariés du privé, du public, jeunesse étudiante et lycéenne, couches sociales étranglées par les grands groupes financiers et industriels, nous aurons la force de gagner.

Publié dans Luttes

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